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328 NICOMÈDE

��SCENE IX

PRUSIAS, NICOMÈDE, ARSINOÉ, LAODICE, FLAMINIUS, ATTALE, CLÉONE.

NICOMÈDE.

Tout est calme, Sei,î.'neur : un moment de ma vue

A soudain apaisé la populace émue. 1780

PRUSIAS.

Quoi ! me viens-tu braver jusque dans mon palais, Rebelle?

NICOMÈDE.

C'est un nom que je n'aurai jamais. Je ne viens point ici montrer à votre haine Un captif insolent d'avoir brisé sa chaîne ; Je viens en bon sujet vous rendre le repos 178b

Que d'autres intérêts troublaient mal à propos. ?son que je veuille à Rome imputer quelque crime : Du grand art de régner elle suit la maxime. Et son ambassadeur ne fait que son devoir Quand il veut entre nous partager le pouvoir. 1790

Mais ne permettez pas qu'elle vous y contraigne; Rendez-moi votre amour, afin qu'elle vous craigne; Pardonnez à ce peuple un peu trop de chaleur Qu'à sa compassion a donné mon malheur; Pardonnez un forfait qu'il a ciu nécessaire, 1793

1780. « Nicoraède ne devrait pas nommer si dédaigneusement le peuple qui l'a sauvé. » (Naudet.) — Sur émue, voyez la note du v. 1545.

Je vois le peuple ému pour prendre son parti. (Polycucte, 1+93.)

1784. Insolent de, insolemment fier de... C'est le seul exemple que MM. Marty- Laveauï, Godefroy et Littré citent de cette locution. — u Nicomède, toujours fier et dédaiçmeux, bravant toujours son père, sa marâtre et les Romains, devient généreux, et même docile, dans le moment ou ils veulent le pe»- Ire et ou il se trouve leur maître. Cette grandeur d'âme réussit toujours. " (Voltaire.) Laodice, on l'a vu, en cela encore ressemble à Nicomède.

1790. Var. Quand il vent entre nous partager ce pouvoir;

Mais ne peimêlt -z point qu'elle vous y contraigne. (16Ô1-5B.)

179i. 11 y a h\ une vue profonde, que M. Desjardins a notée dans son Cor- neille historien.

1793. On sait que chaleur se dit chez Corneille de tout mouvement impétueux et irréfléchi.

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