Page:Corneille Théâtre Hémon tome4.djvu/440

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

428 ÉTUDE

premier gage de son dévouement, qu'il contraigue sa rivale Aristie à quitter l'Espagne.

Acte III. — Le long entretien de Sertorius et de Pompée eu occupe la plus grande partie. Cet entretien peut se diviser eu trois parties très distinctes : il roule d'abord sur l'art militaire, dont le vieux Sertorius donne au jeune Pompée • de si utiles leçons, par les défaites mêmes qu'il lui inflige ; puis il se détourne vers les affaires de l'État, vers la dictature de Sylla, que Pompée, malgré lui, aide dans son œuvre d'asservissement ; enfin des affaires gé- nérales il descend à une question particulière, le divorce de Pom- pée et d'Aristie, imposé par Sylla. Après s'être assuré que les deux- époux s'aiment encore, Sertorius les met en face l'un de l'autre- Tous deux s'expliquent : Aristie ne songeait à épouser Sertorius que pour se venger; Pompée n'est qu'en apparence le mari d'Emilie, parente du dictateur, qui se garde elle-même à son pi'emier mari, Glabriou. Mais devant les adjurations d'Aristie, Pompée se dérobe : il craint Sylla, et n'espère rien que du temps. Blessée de ses hésita- tions, Aristie lui dit adieu.

Acte IV. — Las de dissimuler et de pai-ler pour un autre, Sertorius laisse échapper l'aveu de son amour, d'abord devant la confidente de Viriate, puis devant Viriate elle-même. Celle-ci en triomphe, et, pour la seconde fois, expose les avantages que tous deux retireront de leur union. Pour hâter cette union nécessaire, elle est prête à tout braver; mais Sertorius doit ménager Perpenna, qu'il instruit, non sans embarras, des sentiments de Viriate. Le prétendant éconduit dissimule sa colère et songe à la vengeance.

Acte V. — Au moment où Aristie s'allie à Viriate, sa rivale près de Sertorius, qu'elle lui cède, au moment où elle apprend l'abdication de Sylla et la mort d'Emilie, sa rivale près de Pom- pée, on annonce que Sertorius a été mis à mort par Perpenna- L'assassin se présente devant Viriate, qui l'écrase de son mépris. Mais Aufide, blessé à mort, annonce à Perpenna que Pompée est maître du camp. En vain Perpenna croit désarmer le vainqueur en lui remettant les lettres compromettantes que les chefs de la noblesse romaine ont écrites à Sertorius; Pompée anéantit ce» souvenirs de la guerre civile, et veut tout oublier, sauf la trahison de Perpenna, qu'il envoie au supplice.

1. On a cru voir quelquefois Condé en Pompée, et Turenne en ce Sertorius qui sait si bien ménager «l'assiette du pays et la faveur des lieux ».

�� �