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478 ÉTUDE

Laisse aux Dieux à leur choix écraser une tète : Preuds le sceptre aux dépens de qui succombera, Et règne sans scrupule avec qui régnera.

PLAUTINE.

Que votre politique a d'étranges maximes!

Jlais cette même Plautiue, qui mérite si peu d'être la fille de Vinius, nous fait sourire quand elle engage avec Camille une sorte d'escarmouche, où les deux rivales font assaut d'ironie et de com- pliments sarcastiques; et Camille, à son tour, perd notre sym- pathie, quand elle semble s'allier à Martian. qui l'a réconciliée avec Galba, quand elle se montre prête à accepter Pison et la couronne, quand elle cherche, de concert avec l'infâme adranchi, les plus cruels moyens de se venger de son amant hypocrite et de sa trop heureuse rivale. 11 est trop tard ensuite pour nous apprendre que tout cela n'est cpi'une feinte, d'autant plus que la feinte devient presc[ue aussitôt une réalité : car on annonce que les conjurés por- tent en triomphe Othon jusqu'au camp, et c'est tout de bon main- tenant que Camille est son ennemie :

Puisque Othon veut périr, consentons qu'il périsse; Allons presser Gnlba pour son juste supplice. Du courroux à l'amour si le retour est doux. On repasse aisément de l'amour au courroux.

Comment se retrouver au milieu de ces palinodies mal prépa- rées, au milieu de ce chaos d'intrigues contraires?

Acte V. — Le cinquième acte, dit-on, avait coûté plus de douze cents vers à Corneille, qui l'avait refait jusqu'à trois fois. Assez médiorrc, il en faut convenir, est le résultat de ce travail. Encore une fois Camille nous entretient des sentiments compliqués qui se partagent son âme, et que semble dominer maintenant l'ardeur de la vengeance; encore une fois Galba nous donne le spectacle de ses incertitudes et de sa faiblesse. 11 est piquant toutefois d'assis- ter à la querelle de Vinius et de Lacus, ces ennemis irréconci- liables, que le danger de leur maître ne désamne pas.

GALBA.

Qu'apprenez-vous tous deux du camp de nos rebelles?

VIML'S.

Que ceux de la marine et les lUyriens

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