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SUR ATTILA 523

Que de voir votre femme être sa souveraine ; Et je pourrai moi-même alors vous demander Le droit de m'en servir et de lui commander.

��Madame, je saurai lui trouver un supplice : Agréez cependant pour vous-même justice, Et s'il faut un sujet à qui dédaigne un roi, Choisissez dans une heure, ou dOctar ou de moi.

HONORIE.

DOctar ou...

��Les grands cœurs parlent avec franchise, C'est une vérité que vous m'avez apprise : Songez donc sans murmure à cet illustre chois. Et remerciez-moi de suivre ainsi vos lois.

HOXORIE.

Me proposer Octar !

ATTILA.

Qu'y trouvez-vous à dire? Serait-il à vos yeux indigne de l'Empire ? S'il est né sans couronne et n'eut jamais d'États, On monte à ce grand trône eucor d'un lieu plus bas. On a vu des Césars, et même des plus braves, Qui sortaient d'artisans, de bandoliers, d'esclaves : l^e temps et leurs vertus les ont rendus fameux, Et notre cher Octar a des vertus comme eux.

��Va, ne me tourne point Octar en ridicule ;

Ma gloire pourrait bien l'accepter sans scrupule,

Tyran, et tu devrais du moins te souvenir

Que, s'il n'en est pas digne, il peut le devenir.

Au défaut d'un beau sang, il est de grands services,

Il est des vœux soumis, il est des sacrifices,

Il est de glorieux et surprenants effets,

Des vertus de héros, et même des forfaits.

L'exemple y peut beaucoup. Instruit par tes maximes,

Il s'est fait de ton ordre une habitude aux crimes :

Connue ta créature, il doit te ressembler.

Quand je l'enhardirai, commence de trembler.

Ta vie est en mes mains dès qu'il voudra me plaire;

Et rieu n'est sûr pour toi, si je veux qu'il espère.

En vérité, cette princesse d'Occident eût pu, sans dommage pour le drame, rester enfermée dans son couvent de Constantinople, et nous ne sommes pas affligés outre mesure du tour — car c'en est

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