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524 ÉTUDE

ua, et peu tragique — qu'Attila joue à sa personne sacrée ; mais il nous est difficile, en revanche, d"adniirer ies éruptions inter- mittentes de sa fureur : car nous savons que son orgueil seul est atteint. Elle déclame, mais n'agit pas davantage, lldione, au con- traire, paye de sa personne, et, pour sauver son cher Ardaric, quoi qu'il lui en coûte, reconquiert Attila, quHonoric, avec sou aigre éloquence, vient lui disputer encore, mais en vain. Pendant ce temps, que deviennent les deux malheureux princes des Ostro- goths et des Gépides? Ils se lamentent. Et que fait Octar, le capi- taiue des gardes d'Attila, le complice inutile d'Honorie, dont il doit épouser la suivante? 11 ne fait rien ; avec placidité il se laisse traiter de lâche par Honorie, qui ne fait rien non plus. Au fond, cet Octar a conscience de son vrai rôle : il sait qu'il est là seulement pour écouter Attila et pour tracer le portrait de Mérovée... XIV. Pourquoi demander plus à cet Abner des Huns? Le saignement de nez sauveur tire tout le monde d'embarras; ou prévoit un double, peut-être un triple mariage (car Octar, malgré tout, ne sera pas oublié) ; mais on eût voulu que les deux princes fissent quelque chose pour mériter leur bonheur : car enfin il n'a pas tenu aux princesses qu'ils ne fussent sacrifiés à leur maîti'e At- tila, et ils ne sont bien certains d'être épousés que lorsque le maître terrible a disparu. Du moins, si les princesses ont mis leur honneur à se combattre l'une l'autre, l'amitié sincère qui a tou- jours uni les princes leur a valu parfois notre pitié, sinon notre estime.

Si l'on dégage Attila des superfluités qui l'encombrent, le drame entier tient en quelques mots.

Acte I. — Attila hésite entre lldione et Honorie, c'est-à-dire entre la France et l'Empire d'Occident.

Acte II. — Honorie aime le roi Valamir, et lldione le roi Ar- daric; toutes deux déclarent à leurs amants qu'elles haïssent Attila, mais aussi qu'elles l'épouseront, pour satisfaire à leur « devoir » et à leur <> gloire », qu'elles placent daus la conquête du maître des rois.

Acte III. — Pour des raisons politiques, Attila penche vers Honorie, mais Honorie laisse voir son amour pour Valamir et s'emporte jusqu'à braver le t}Tan.

Acte IV. — Honorie s'obstine dans ses bravades ; les princes, opposés l'un à l'autre par Attila, sont dans l'embarras le plus cruel; lldione se dévoue pour sauver Ardaric.

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