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SUR PSYCHE 557

meut ses sœurs, qui feignent de vouloir s'associer à son déplorable sort. Elle est triste, mais résignée :

Rien ne saurait me secourir, Et je n'ai pas besoin d'exemple pour mourir... L'oracle me veut seule ; et seule aussi je veux

Mourir, si je puis, sans faiblesse. Ou ne vous avoir pas pour témoins toutes deux De ce que, malgré moi, la nature m'en laisse.

Enfin elle est seule et peut envisager en face son malheia-. Il rst loin déjà, ce temps où elle était heureuse et paisible, où elle it;iil aimée de tant de prétendants, sans aimer elle-même ;

Reine de tous les cœurs, et maîtresse du mien.

Deux de ces prétendants, les princes Agénor et Cléomène, amis et rivaux, l'ont suivie pour la disputer au monstre. Elle refuse leur sacrifice : le monstre sans doute n'est pas loin ; qu'ils le fuient. Sa voix tremble pourtant en leur parlant, et sa résolution, trop cornélienne peut-être tout à l'heure, fléchit un peu devant l'idée de la mort :

J'en tombe de faiblesse, et mon cœur abattu Ne soutient plus qu'à peine un reste de vertu.

Avec une délicatesse touchante, elle les supplie de reporter sur ses sœurs la passion qu'ils lui témoigueut.

Vivez pour elles quand je meurs. Ce sont mes volontés dernières; Et l'on a reçu de tout temps Pour souveraines lois les ordi-es des mourants.

Cette douceur mélancolique, cette affection désintéressée, font un contraste vraiment dramatique avec la jalousie méchante d'Aglaure et de Cydippe, les sœurs de Psyché. Enlevée daus les airs par deux Zéphires, celle-ci disparaît aux regards des princes désespérés, et l'Amour, qui apparaît enaulte dans le ciel, annonce qu'un palais va s'élever, par les mains de Vulcain et de Cyclope, pour recevoir dignement Psyché consolée et glorifiée.

Acte III. — Transportée dans ce palais éclatant. Psyché admire et B'étouQe<

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