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SURENA

GÉNÉRAL. DES PARTHES

TRAGÉDIE*

(1674)

��Le 15 décembre 1674, Bayle écrit à M. Minutoli, à Rouen : « On joue à l'Hôtel de Bourgogne une nouvelle pièce de M. Corneille l'aîné, dont j'ai oublié le nom, qui fait à la vérité du bruit, mais pas eu égard au renom de l'auteur. Aussi dit-on que M. de Montauzier lui dit en raillant : « Monsieur Corneille, j'ai vu le temps que je fai- sais d'assez bons vers; mais, ma foi, depuis que je suis vieux, je ne fais rien qui vaille. 11 faut laisser cela pour les jeunes gens. » Voir ses vers comparés à ceux de M. de Montausier, en vérité ce dernier affront manquait à Corneille.

Au contraire, en plein xvin" siècle , \f^ chevalier de Mouhy ju- geait avec indulgence Suréna : « C'est la dernière pièce de cet ini- mitable auteur, et qui se ressent de sa décadence, quoiqu'il y ait (les beautés du premier ordre et qu'on y reconnaisse le ton du grand maître 2. »

Entre l'épigramme déplacée de Montausier et le demi-éloge de M. de Mouhy, où est la vérité?

Le portrait de Suréna complète cette galerie des grands ennemis de Rome où figurent déjà les fières statues de Nicomède, de Sopho- nisbe et d'Attila. Dans l'avis très court << Au lecteur » qui précède sa tragédie. Corneille nous présente lui-même son héros. « Le sujet de cette tragédie est tiré de Plutarque et d'Appian Alexandrin 3. Ils disent tous deux que Suréna était le plus noble, le plus riche, le mieux fait et le plus vaillant des Parthes. Avec ces qualités, il ne

1. La première édition a paru en 1673, in-12, chez Guillaume de Luyne.

2. Abrégé de l'histoire du théâtre français, 1. 1"'.

3. Ces deux auteurs n'en font qu'un : car, ainsi que le remarque M. Marty- Laveaux, le livre delà Guerre des Parthes, attribué à Appien, n'est qu'un extrait des Vies de Crassus et d'Antoiue de Plutarque.

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