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La chapelle Saint-Raymond se trouvait dans l’enclos du collège et communiquait par un corridor ou couloir avec la place Saint-Sernin, sur laquelle s’ouvrait un puits et se dressait une grande croix de mission.

Cette chapelle Saint-Raymond nous est connue par une visite canonique qui lui fut faite, le 28 juin 1602, sur l’ordre du cardinal de Joyeuse, par Ferdinand Alvarus, doyen du Chapitre de Lille-Jourdain et docteur-régent à la Faculté de théologie ; elle ne nous donne aucun renseignement sur l’architecture du monument qui conservait les précieuses reliques de saint Raymond Gayrard.

Mais nous possédons un inventaire assez curieux des ornements de la chapelle ; il fut rédigé au moment où le chanoine Jean-Georges de Cambolas fut chargé par le roi Louis XIV de la réformation et de la surveillance de notre collège.

Cet inventaire signale le reliquaire d’argent, porté par deux anges, qui renfermait, comme relique, un doigt de la main de saint Raymond. Le nombre considérable d’ex-votos, réunis autour de cette châsse, nous montre la grande dévotion qu’avaient les Toulousains pour le saint patron du collège : trois têtes d’argent, dont deux couronnées ; 35 cœurs d’argent ; un tétin, une joue, un doigt et un nez, le tout d’argent ; 48 paires d’yeux ou d’oreilles en argent, une dent avec une belle perle enchassée au milieu.

Neuf pièces de tapisserie de Bergame tendues dans la chapelle ;

Cinq grands tableaux à l’huile, représentant, l’un, saint Roch, l’autre, saint Sébastien, et les trois autres, les miracles de saint Raymond ;

Quatre petits tableaux peints à l’huile ;

Six tableaux peints sur cuivre, et servant de Te-igitur ;

Une pierre précieuse appelée améthyste ;

Une croix d’argent ornée de trois péries ;

Une bague en or enrichie de cinq diamants fins :

Une pierre précieuse émaillée d’or et d’argent ;

Un livre rouge à tranchés dorées où étaient inscrits les noms des confrères de saint Raymond, car la chapelle était le siège d’une confrérie, établie en l’honneur du saint.

Regrettons que tous ces objets soient perdus. Nombre d’entre eux auraient pu recevoir une généreuse et toute naturelle hospitalité dans notre musée, successeur du collège Saint-Raymond.