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voici : « Il fit rebâtir à Toulouse, sur un autre emplacement, le collège Saint-Raymond consumé par un incendie et il ajouta trois bourses aux treize de la première fondation ».

Or, ce n’est pas Martin de Saint-André qui a rebâti notre collège ; c’est son frère Mathieu, aidé, en cette noble entreprise, par son père le premier président.

LE MAITRE D’ŒUVRES DU COLLÈGE

Les de Saint-André auraient pu s’adresser à Nicolas Bachelier ; ils ne l’ont pas fait. Mais après lui, ils avaient le choix heureux et facile, car les maîtres d’œuvres habiles et expérimentés ne manquaient pas à Toulouse sous le beau soleil de la Renaissance : j’en cite quelques-uns : Michel Colin, le constructeur du portail de la Dalbade ; Sébastien Bouguereau, dont le chef-d’œuvre était ce fameux escalier de l’Hôtel de Ville, dont les savantes révolutions reliaient plusieurs immeubles parmi lesquels le Donjon, et tant d’autres noms célèbres !

Quel fut donc l’architecte et le maître d’œuvres du collège Saint-Raymond ? Il est bien connu et il occupe une place de choix parmi ces incomparables bâtisseurs à qui nous devons cette splendide floraison d’églises et d’hôtels particuliers, dont quelques-uns sont des demeures vraiment princières.

C’est Louis Privat, dont le nom demeure attaché à ce bijou d’architecture qu’est l’hôtel de Bernuy. Louis Privat a beaucoup travaillé. Prenez l’étude magistrale consacrée à Nicolas Bachelier par M. Graillot. À cinquante reprises, vous y verrez apparaître, à côté du grand artiste, le nom de Louis Privat, soit comme expert, soit comme maître d’œuvres. Bien mieux, Louis Privat semble avoir été l’homme de confiance et l’ami de Bachelier : quand ce dernier voudra faire reconstruire sa maison, c’est à Louis Privat qu’il s’adressera avant tout autre. Quelle magnifique référence pour notre maître d’œuvres (Graillot, opus. cit. 65). Nous connaissons un peu sa biographie intime ; il avait uni sa vie à une Toulousaine qui s’appelle Isabeau Dufert, fille du boucher Duron Dufert, le 3, décembre 1516. (Arch. not. 2540, ad annum). Il en avait eu deux filles ; il maria l’une d’entre elles, Jeanne, le 24 janvier 1536, avec le notaire Vital Jamhefort et lui donna