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200 livres de dot (Arch. not. 2504, fo343). Il habitait la rue Méjane ou du Taur, tout près d’ici, et sa maison était voisine du collège de Périgord : c’était un fustier du nom de Poncet Pugnet qui lui reconstruisit cette maison vers 1528 (Arch. not. 3027, fo°244).

Il possédait à Saint-Jory une belle métairie qu’il affermait soigneusement à moitié fruits, « una borda sive mayso que lodit Privat ha en la parroquia de San-Jory, loqual Privat s’es reservat que cant anara ny vendra a la dita borda, y poyra lotgear et son chaval que menara, et casu quo lodit Privat et sa molhè e enfans calques que se mandessen de Thla per infirmitat, s’a reservadas las doas cambras autas de la dita borda sive mayso et la sala per son calfatge et per adobar son manjar…»(Arch. not. 2540, fo1413 et 144).

Mais son activité professionnelle nous intéresse plus que sa vie privée et cette activité fut considérable. Nous le voyons travailler, à plusieurs reprises, aux remparts qui défendent la Cité ; il bâtit le portail du Grand Consistoire à l’Hôtel de Ville ; il en élève un autre à l’entrée du pont Couvert de la Daurade ; il est le maître d’œuvres attitré des deux Bernuy ; de Jean, le richissime marchand de la rue Peyrolières, et de Guillaume, le greffier aux Présentations, à la rue Tolosane ; il reconstruit, pour le compte du collège de Foix, l’église de Rieumes, et pour le compte des chevaliers de Saint-Jean, celle de Garidech ; elles sont encore debout ; il exécute divers travaux à l’église abbatiale de Saint-Sernin. On ne savait pas encore que nous lui devions la reconstruction du collège Saint-Raymond. C’est cette reconstruction qu’il me reste à vous faire connaître avec quelques détails. En historien consciencieux, je vais laisser la parole aux documents.

Voici tout d’abord les achats de matière première, les fournisseurs et les fournitures de briques, cette brique aux tons chauds qui réjouit nos yeux.

Le 7 février 1523, Jean Faure, tailleur de pierre et briquetier de Toulouse vend à noble Mathieu de Saint-André, bachelier eu droit et prieur du collège Saint-Raymond, 6.000 briques « planes », portées dans le collège, dans la quinzaine, au prix de 4 livres le millier. Le prieur se réservait toutes les briques qui étaient en chantier et prêtes à entrer dans le four, au nombre d’environ 20.000, à condition qu’elles fussent bonnes et marchande ; « mercabilis », « totum tegulum paratum pro quoquende » (Arch. not. 2509, fo121).