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les voies de l’amour

de France, flanqués d’une tour crénelée, au milieu d’une vaste cour entre muraille élevée et dépendances construites en pierre ; de l’autre côté, elle avait l’apparence d’un chalet suisse, avec son toit pointu, ses grandes galeries et ses escaliers extérieurs. Les pièces en étaient spacieuses et meublées avec non moins d’excentricité. On y trouvait des meubles de tous les genres, depuis le rococo jusqu’au style le plus moderne. Des tapisseries, des panoplies, des tableaux d’assez bonne valeur garnissaient les murs de certaines salles. Des armures, des statues encombraient d’autres salles et les corridors. Une multitude de Bouddhas ventrus, aux yeux abaissés sur leur nombril, ornaient les tablettes où s’entassaient les faïences précieuses, les porcelaines fines et les bibelots achetés dans les bazars lointains. Sur des colonnes de toutes les formes en marbres les plus variés, trônaient des dieux et des déesses mythologiques. Dans la chambre japonaise, véritable musée du pays du Soleil levant, des mousmés et des geishas, peintes sur les murs, semblaient réellement danser ou servir le thé et les bonbons à des convives assis sur des nattes. Des statuettes laquées polychromes, des estampes, des masques, des peignes ivoire et laque d’or, des brûle-parfums ornaient de nombreuses tablettes laquées ; des paravents, couverts de soie noire, représentaient des scènes aquatiques avec des oiseaux au milieu des roseaux tissés en fil d’or. Dans un coin, une pagode