Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/100

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faire passer une lettre : cela était impossible. Je ne pouvais, sans me compromettre, en charger personne ; je ne pouvais que vous la donner moi-même : la voici. »

Élisabeth la prit en rougissant ; le gouverneur vit la surprise de ses parents, et s’écria :

« Heureux le père, heureuse la mère dont la fille ne leur cache que de semblables secrets ! »

Alors il rappela sa suite, et, devant elle, il dit à Springer :

« Monsieur, les ordres de mon souverain me prescrivent toujours de vous empêcher de recevoir personne ici ; cependant je suis informé que de pauvres missionnaires, revenant des frontières de la Chine, doivent traverser ces montagnes ; s’ils viennent frapper à votre cabane, et vous demander pour une nuit l’hospitalité, il vous sera permis de la leur donner. »



Quand le gouverneur fut parti, Élisabeth demeura les yeux baissés, regardant sa lettre, et n’osant l’ouvrir.

« Ma fille, lui dit Springer, si tu attends de ta mère et