Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/105

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ciel que vous le sachiez jamais ; il ne peut être juste qu’autant que vous serez heureuse.

« J’ai ouvert mon cœur à mon père : je vous ai fait connaître à lui ; j’ai vu couler ses larmes quand je lui ai dit vos projets ; je crois qu’il veut vous voir, et qu’il ira exprès cette année visiter le cercle d’Ischim. En attendant, s’il le peut, il vous fera parvenir cette lettre. Élisabeth, je pars plus tranquille, puisque je vous laisse sous la protection de mon père. Cependant, je vous en conjure, n’en usez point pour partir avant mon retour ; j’espère revenir à Tobolsk avant un an ; c’est moi qui vous conduirai à Pétersbourg ; c’est moi qui vous présenterai à l’Empereur, c’est moi qui veillerai sur vous pendant ce long voyage : ne craignez point mon amour, je n’en parlerai plus, je ne serai que votre ami, que votre frère ; et, si je vous sers avec toute la vivacité de la passion, je jure de ne vous parler jamais qu’un langage