Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/112

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et mes courses dans nos landes, à la fatigue d’une longue marche. Avez-vous peur de ma jeunesse ? Elle sera mon appui : on vient au secours de tout ce qui est faible. Enfin, redoutez-vous mon inexpérience ? Je ne serai pas seule : rappelez-vous les paroles et la lettre du gouverneur. S’il permet à un pauvre missionnaire de se reposer sous notre toit, c’est pour me donner un guide et un protecteur. Vous le voyez, tout est prévu, il n’y a point de péril, il n’y a plus d’obstacles, et rien ne me manque que votre consentement et votre bénédiction…

— Et ton pain, tu le mendieras, répondit Springer avec amertume ; les aïeux de ta mère, qui régnèrent jadis dans ces contrées, les miens, qui se sont assis sur le trône de Pologne, verront l’héritière de leur nom parcourir, en demandant l’aumône, cette Russie qui a fait de leurs royaumes des provinces de son empire.

— Si tel est le sang d’où je sors, reprit Élisabeth avec une