Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/128

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plus loin que l’aube prochaine pour se mettre en route. À genoux près de lui, elle lui raconta l’histoire de toute sa vie ; touchante histoire qui n’était composée que de sa tendresse pour ses parents ! Sans doute, dans le long récit de ses incertitudes et de ses espérances, elle prononça plus d’une fois le nom de Smoloff ; mais il semblait que ce nom n’était là que pour rehausser son innocence, et montrer qu’elle l’avait conservée dans toute sa pureté : aussi le père Paul fut-il profondément touché de tout ce qu’il entendit ; il avait fait le tour du monde et vu presque tout ce qu’il contient ; mais un cœur comme celui d’Élisabeth, il ne l’avait point vu encore. Springer et Phédora ne savaient point que l’intention de leur fille était de les quitter le lendemain ; mais le matin, en l’embrassant, ils se sentirent émus et agités de ce frémissement involontaire qu’éprouvent tous les êtres vivants à la veille de l’orage. À chaque pas qu’Élisabeth faisait dans la