Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/132

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— Et pourquoi pas aujourd’hui aussi, ma mère ?

— Ah ! oui, repartit Phédora en s’élançant impétueusement vers elle, tous les jours, tous les jours ! »

Élisabeth courba la tête devant ses parents, qui, les mains réunies, les yeux élevés, la voix tremblante, prononcèrent ensemble une bénédiction que Dieu dut entendre.

À quelques pas, le missionnaire priait aussi : c’était la vertu qui priait pour l’innocence. Ah ! si de pareils vœux n’étaient pas écoutés du ciel, quels seraient donc ceux qui auraient le droit d’aller jusqu’à lui ?



On était alors à la fin de mai ; c’est le temps de l’année où, entre le crépuscule du soir et l’aube du jour, à peine y a-t-il deux heures de nuit. Élisabeth les employa à faire les préparatifs de son départ ; elle mit dans son sac de peau de renne un habit de voyage et des chaussures ; depuis près d’un an elle y travaillait la nuit à l’insu de sa mère, et depuis le même temps à peu près elle mettait de côté à chacun de ses repas quelques fruits secs et un peu