Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/175

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de la Chine. Les uns allaient à pied, et les autres étaient juchés sur des chariots avec les caisses et les ballots, les chiens et les poules. Cependant tous ces hommes, exilés pour des fautes qui, ailleurs, eussent peut-être été punies de mort, n’excitaient que la commisération d’Élisabeth ; mais quand elle rencontrait quelques bannis conduits par un courrier du sénat, et dont la noble figure lui rappelait celle de son père, alors elle était émue jusqu’aux larmes ; elle s’approchait avec respect du malheureux, et lui donnait ce qui dépendait d’elle : ce n’était point de l’or, elle n’en avait pas ; mais c’était ce qui souvent console davantage, et ce que la plus pauvre des créatures peut donner comme la plus opulente, c’était de la pitié. Hélas ! la pitié était la seule richesse d’Élisabeth ; c’était avec la pitié qu’elle soulageait la peine des infortunés qu’elle rencontrait le long de sa route, et c’était à l’aide de la pitié qu’elle allait voyager désormais, car en atteignant Volodimir, il ne lui restait plus qu’un rouble. Elle avait