Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/177

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pour éviter leur atteinte, était obligée de creuser un trou dans la neige, et de se couvrir la tête de longs morceaux d’écorce de pin, qu’elle arrachait adroitement, ainsi qu’elle l’avait vu pratiquer à certains habitants de la Sibérie.



Un jour que la tempête soulevait la neige par bouffées, et en formait une brume épaisse qui remplissait l’air de ténèbres, Élisabeth, chancelant à chaque pas, et ne pouvant plus distinguer son chemin, fut forcée de s’arrêter ; elle se réfugia sous un grand rocher, contre lequel elle s’attacha étroitement, afin de résister aux tourbillons de vent qui renversaient tout autour d’elle. Tandis qu’elle demeurait là, appuyée, immobile et la tête baissée, elle crut entendre assez près un bruit confus, qui lui donna l’espérance de trouver un meilleur abri ; elle se traîna avec peine de ce côte, et aperçut en effet un kibick renversé et brisé, et un peu plus loin une chaumière. Elle se hâta d’aller frapper à cette porte hospitalière ; une vieille femme