Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/223

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Ces mots pénétrèrent jusqu’au fond de l’âme du jeune homme. Élisabeth ne lui avait point dit qu’elle l’aimait ; mais elle venait de l’associer au premier sentiment de son cœur, au premier bien de sa vie ; elle venait de le mettre de moitié dans la plus douce félicité qu’elle attendait de l’avenir. Dès ce moment, il osa concevoir l’espérance qu’elle pourrait peut-être consentir un jour à ne plus séparer ce qu’elle venait d’unir.


Plusieurs jours se passèrent avant que la grâce put être expédiée ; il fallait revoir l’affaire de Stanislas Potowsky ; en l’examinant, Alexandre fut convaincu que la seule équité lui eût ordonné de briser les fers du noble palatin ; mais il avait fait grâce avant de savoir qu’il devait faire justice, et les exilés ne l’oublièrent jamais.



Un matin, Smoloff entra chez Élisabeth plus tôt qu’il ne l’avait osé faire jusqu’alors : il lui présenta un parchemin scellé du sceau impérial :

« Voici, lui dit-il, l’ordre que l’Empereur envoie à mon père de