Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/224

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mettre le vôtre en liberté. »

La jeune fille saisit le parchemin, le pressa contre son visage et le couvrit de larmes.

« Ce n’est pas tout, ajouta Smoloff avec émotion, notre magnanime Empereur ne se contente pas de rendre la liberté à votre père, il lui rend ses dignités, son rang, ses richesses, toutes ces grandeurs humaines qui élèvent les autres hommes, mais qui ne pourront élever Élisabeth. Le courrier, porteur de cet ordre, doit partir demain matin ; j’ai obtenu de l’Empereur la permission de l’accompagner.

— Et moi, interrompit vivement Élisabeth, ne l’accompagnerai-je pas ?

— Ah ! vous l’accompagnerez sans doute, reprit Smoloff. Quelle autre bouche que la vôtre aurait le droit d’apprendre à votre père qu’il est libre ? J’étais sûr de votre intention, j’en ai informé l’Empereur ; il a été touché, il vous approuve, et il me charge de vous annoncer que demain vous pourrez partir ; qu’il vous donne une de ses voitures, deux femmes pour