Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/25

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bijoux d’or renfermés avec elle au sein de la terre, n’avaient révélé son existence à l’avarice.

À l’est de cette grande plaine, une petite chapelle de bois avait été élevée par des Chrétiens ; on remarquait que de ce côté, les tombeaux avaient été respectés, et que, devant cette croix qui rappelle toutes les vertus, l’homme n’avait point osé profaner la cendre des morts. C’est dans ces landes ou steppes, nom qu’elles portent en Sibérie, que, durant le long et rude hiver de ce climat, Pierre Springer passait toutes ses matinées à la chasse : il tuait des élans qui se nourrissent des jeunes feuilles de trembles et de peupliers. Il attrapait quelquefois des martres zibelines, assez rares dans ce canton, et plus souvent des hermines qui y sont en grand nombre ; du prix de leur fourrure, il faisait venir de Tobolsk, des meubles commodes et agréables pour sa femme, et des livres pour sa fille. Les longues soirées étaient employées à l’instruction de la jeune Élisabeth.