Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/37

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qui bordent le Tobol, Springer avait été délivré d’un péril imminent par l’intrépidité d’un jeune homme. Ce jeune homme était le fils de M. de Smoloff, gouverneur de Tobolsk ; il venait tous les hivers poursuivre les élans et les martres dans les landes d’Ischim, et combattre l’ours des monts Ouralsks dans les environs de Saïmka. C’est dans cette dernière chasse, la plus dangereuse de toutes, qu’il avait rencontré Springer, et qu’il lui avait sauvé la vie. Depuis ce moment le nom de Smoloff n’était prononcé, dans la demeure des exilés, qu’avec respect et reconnaissance. Élisabeth et sa mère regrettaient vivement de ne point connaître leur bienfaiteur, de ne pouvoir point lui offrir leur bénédiction : chaque jour elles priaient le ciel pour lui ; chaque année, quand elles entendaient dire que les chasses d’hiver avaient recommencé, elles se flattaient qu’il viendrait peut-être dans leur cabane ; mais il n’y venait point : l’entrée lui en était interdite comme à tout le monde, et il ne