Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/51

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ne voulait pas s’expliquer devant eux ; elle espéra qu’en le voyant souvent, elle trouverait l’occasion de l’entretenir. Aussi lui dit-elle très vivement :

« Ne reviendrez-vous pas, Monsieur ? Ah ! promettez-moi que ce jour-ci ne sera pas le dernier où j’aurai vu le sauveur de mon père. »

Springer fut surpris de ces paroles, surtout de l’air dont elles étaient prononcées ; une secrète inquiétude le saisit ; il se rappela les ordres du gouverneur, et assura qu’il n’y désobéirait pas deux fois. Smoloff répondit qu’il était certain d’obtenir de son père une exception pour lui, et que dès ce jour même il allait retourner à Tobolsk pour la solliciter.

« Mais, Monsieur, continua-t-il, en réclamant ses bontés pour moi, ne lui dirai-je rien pour vous ? ne serai-je pas assez heureux pour vous servir ? n’avez-vous rien à lui demander ?

— Rien, Monsieur, répliqua Springer d’un air grave. »

Le jeune homme baissa tristement les yeux vers la terre, et puis s’adressant à Phédora, il lui fit la même