Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/89

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de recevoir enfin toutes les instructions qui allaient faciliter son départ. Cependant la cérémonie finit, et Smoloff ne parut point ; Élisabeth devint inquiète. Pendant que sa mère priait encore, elle demanda à une vieille femme si M. de Smoloff n’était pas dans l’église ; on lui répondit que non, et qu’il était parti depuis deux jours pour Tobolsk. À ce mot, Élisabeth fut frappée d’une véritable douleur : l’objet de ses plus chers désirs semblait toujours fuir de devant elle, au moment où elle se croyait prête à l’atteindre. Mille craintes funestes la troublèrent : puisque Smoloff avait quitté Saïmka sans se souvenir de sa promesse, qui lui répondait qu’il s’en souviendrait à Tobolsk ? Et alors quel serait son recours ? Cette pensée la poursuivit tout le jour, et le soir, accablée d’un chagrin d’autant plus cruel qu’elle en portait seule tout le poids, et qu’elle employait tout son courage à le dérober aux yeux de ses parents, elle se retira de bonne heure dans son petit réduit, afin de se livrer du