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ner par l’esprit ; Pindare le beotien l’exaltait dans ses œuvres et tous ceux des Doriens qui aspiraient à s’émanciper du néant spartiate se tournaient vers elle. Sa royauté spirituelle achèva de s’imposer par une soudaine floraison de génies merveilleux. Moins de cent cinquante ans virent passer Eschyle, Phidias, Ictinos, Sophocle, Hérodote, Euripide, Thucydide, Aristophane, Hippocrate, Socrate, Xénophon, Platon, Démosthène, Aristote, Praxitèle. Quel siècle ! et quelle cité en vécut jamais un semblable ! Toutefois c’est par son évolution politique qu’Athènes exerça une action prépondérante sur la Grèce d’alors. En regard de la caricature d’ordre public que présentait Sparte, les Archontes athéniens, contrôlés par le peuple peuvent être considérés comme les ancêtres directs du gouvernement libre fondé sur la coopération des pouvoirs exécutif et législatif. En face surtout de l’absence de sentiment national que révèle la conduite de Sparte et qu’excuse du reste le fait que les Doriens n’étaient pas de vrais Hellènes, la généreuse ardeur à défendre la Grèce dont Athènes témoigna en maintes circonstances forme un éloquent contraste.

Celui qui porte devant l’histoire le titre de roi de Macédoine, Alexandre-le-Grand — était en réalité le roi des Hellènes. Élève d’Aristote,