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imbibé de littérature grecque, passionné pour tout ce qui a formé le génie grec, commandant à des armées dans lesquelles l’élément grec dominait, la merveilleuse épopée d’Alexandre fut le triomphe de l’Hellénisme ; ses victoires hellénisèrent tout l’Orient. Lorsque ses généraux se partagèrent ses colossales dépouilles, il en sortit les royautés grecques de Cassandre en Macédoine, de Seleucus à Babylone, de Lysimaque en Thrace, d’Antigone en Asie, de Ptolémée en Égypte. Les villes grecques déchues, Smyrne, Éphèse, Milet retrouvèrent leur splendeur d’antan. Deux cents villes nouvelles, fondées par Alexandre ou par ses héritiers devinrent autant de foyers d’hellénisme et, parmi elles, l’énorme Seleucie, la puissante Alexandrie et la fameuse Antioche dont la principale rue était longue de près de quatre kilomètres. Toutes ces cités s’organisèrent à la grecque et l’esprit grec y fleurit, modifié seulement par le contact d’un commerce excessif et d’une science naissante… c’était l’époque de Strabon, d’Euclide, d’Archimède, de Galien, d’Aristarque de Samos.

Il y avait longtemps que le mouvement de fusion des cultes païens et leur tendance au monothéisme préparaient la civilisation grecque à l’avènement du christianisme. C’est parmi les juifs hellénisés que la parole du Christ germa tout d’abord tandis que les purs en-