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forte et la plus saine des joies sportives, à savoir la sensation du rythme. Le rythme, ce n’est pas le « balancement » que produit, par exemple, dans le patinage ou l’aviron, le pendule corporel. Le rythme, c’est l’harmonie engendrée par l’exercice entre le corps et l’engin inerte ou mobile qui lui est adjoint. Le cavalier, le nageur, l’escrimeur, le boxeur éprouvent le rythme et peuvent réaliser une perfection rythmique tout aussi bien que le patineur et le rameur. Quant à la course, c’est comme la danse un rythme incarné, le rythme par excellence pourrait-on dire.

Eh bien ! prenons le coureur et regardons-le courir. Le voici à allures très lentes, puis à allures rapides, puis à allures excessives. La vérité de ce que nous venons de dire se révèle dans les mouvements à chacune des foulées ; les mouvements sont lourds dans le premier cas, désordonnés dans le troisième ; ils ne sont complètement harmonieux que dans le second. Comparez le galop de chasse au galop de course, examinez le cycliste, le patineur, le na-