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ment. Et quel système d’éducation physique actuellement a la sagesse de s’en contenter et de limiter si modestement son programme ? Ils veulent tous produire le « pur-sang » ; la formule que nous citions tout à l’heure n’est pas seulement pittoresque ; elle résume, elle incarne les ambitions de chaque école. Partout on s’attelle à la formation du pur-sang humain qui cependant — daignez y songer un moment — serait un monstre s’il pouvait exister.

Mais, nous dira-t-on encore, vous êtes à votre tour bien audacieux. Et qu’avez-vous donc à proposer de meilleur ? Dans ce corps de pur-sang, l’esprit de l’homme dont nous n’avons pas à nous occuper, pourra se mouvoir à l’aise. Et si l’on doit au contraire tenir compte de l’individualité psychologique de chacun, faudra-t-il donc un médecin par individu ?… À Dieu ne plaise que nous préconisions pareille solution ! La médecine par là rétrograderait promptement vers les enfantillages de la barbarie et l’humanité avec elle. Mais, d’autre part, nous n’admettons pas qu’on