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avant-propos.

nistration qui ne résout aucun des problèmes que la Révolution avait posés, mais qui emprisonne le peuple français dans un inextricable réseau de combinaisons et de principes artificiels : Napoléon disparu, il reste les entraves.

C’est avec la Restauration que la lutte commence. Louis xviii a le sens des nécessités libérales ; les vrais représentants de la nation, les libéraux, ont le sens de l’autorité monarchique ; le général Foy[1] et ses amis conçoivent d’une manière très précise la formule de la royauté constitutionnelle, et ils la mettent en pratique d’une manière parfaitement loyale, mais les émigrés et les réactionnaires s’interposent : ils ne veulent pas d’un accord entre le droit monarchique et le droit populaire ; ils n’aperçoivent que le duel entre la « légitimité » et la Révolution, et comme Charles x est leur homme, le conflit devient aigu ; la révolution de 1830 se produit. À partir de ce jour-là, la République est le gouvernement nécessaire de la France, parce qu’elle est la représentation la plus parfaite du droit populaire et que le droit monarchique n’existe plus. Louis xviii, qui l’incarnait, pouvait signer un compromis avec le peuple ; Louis-Philippe ne le peut pas ; il n’est qu’un président de République couronné ; c’est ainsi que l’entendent ceux qui ont le plus contribué à

  1. Voir les lettres du général Foy.