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mémoires olympiques

à Berlin. Aussi bien, dans l’état actuel de l’Europe, une stabilité administrative devenait indispensable à l’olympisme.

Nous en avions déjà parlé au C. I. O. et mes collègues n’avaient pas paru approuver très chaleureusement mes desseins. En présence de la gravité des circonstances, ayant avisé ceux qui se trouvaient à portée, je décidai de passer outre aux objections et, le 10 avril 1915, dans la salle des séances de l’Hôtel de Ville de Lausanne, furent échangées les signatures qui établissaient dans cette ville le centre administratif mondial et les archives de l’olympisme rénové. M. de Blonay, membre pour la Suisse, m’assistait. Le syndic, M. Maillefer, et les membres de la municipalité reçurent le dépôt au nom de la ville. Le Conseil d’État du Canton de Vaud s’était associé à cet acte important auquel M. Motta, alors comme aujourd’hui, président de la Confédération, participa par l’envoi d’un télégramme chaleureux, au nom du Conseil fédéral.

Ma seconde initiative porta sur la célébration future des Jeux de la viie Olympiade (1920). La session du C. I. O. qui s’était tenue à Paris en juin 1914, avait eu déjà à s’en occuper. Budapest et Anvers avaient posé leur candidature. Cette dernière cité s’était fait représenter par une délégation qui nous avait remis, magnifiquement imprimée et reliée, une Adresse éloquente. Il était alors trop tôt pour en décider. Une sorte de vote de départage préalable avait divisé les voix presque également, accusant une légère tendance à avantager Budapest.

Sur ces entrefaites, au mois d’octobre 1914, alors que la mission qui m’avait été confiée par le Gouvernement français, dès son installation à Bordeaux, m’amenait à courir la France en tout sens,