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sion pour remercier également toute la presse athénienne qui m’a fait un accueil sympathique et encourageant. La question des Jeux Olympiques est désormais tranchée et un accord est intervenu dont je me félicite parce qu’il établit nettement les situations et les responsabilités. M. le Président du conseil ne croit pas pouvoir engager le gouvernement en cette circonstance mais il suivra nos efforts avec bienveillance et il autorise la Commission du Zappeion à nous prêter son concours pour l’organisation des Jeux Olympiques de 1896. Un comité sera prochainement formé qui fera appel au patriotisme de vos compatriotes pour couvrir les frais — peu élevés d’ailleurs, de cette grande solennité. Nous avons chez nous un proverbe qui dit que le mot impossible n’est pas français ; quelqu’un m’a dit ce matin qu’il était grec. Je n’en crois rien. »

J’avais en effet obtenu de M. Tricoupis, après un entretien décisif où je m’étais déclaré prêt à aller de l’avant même sans appui officiel, une promesse de neutralité. Le Zappeion serait mis à notre disposition ; un point, c’était tout. Ce qui m’encourageait à me contenter de ce maigre appui, c’était la sympathie franche et cordiale de S. A. R. le prince royal. Régent du royaume en l’absence de son père alors en Russie pour les funérailles d’Alexandre III, le prince royal m’avait, en une série d’entretiens, donné l’impression d’un vif désir de voir aboutir le projet. Très pondéré, très sage et en même temps, je le devinais, très enthousiaste, le duc de Sparte semait pour ainsi dire la confiance autour de lui. Il avait accepté la présidence du futur comité tout en ne jugeant pas possible en sa qualité de régent de se rendre à la séance inaugurale. Cette séance se tint au Zappeion le 24 novembre. Elle fut singulière en ce que j’avais dû la provoquer et la convoquer moi-même, la fameuse Commission refusant de se déjuger en paraissant assumer la moindre initiative. Presque tous les conviés vinrent. Un programme général fut adopté. Il comprenait pour les courses à pied et à l’aviron les distances et conditions habituelles. J’avais avant de quitter Paris prié M. Strehly de proposer les épreuves de gymnastique qu’il jugeait utiles ; M. Roussel et M. Todd m’avaient fait parvenir les propositions de l’Union vélocipédique de France et de la National Cyclist’s Union concernant la vélocipédie. La Société d’Encouragement de l’Escrime s’était chargée de préparer le règlement des divers assauts et l’Union des Yachts français, celui du yachting. Quatre vice-présidents furent élus : MM. le colonel Mano le commandant Soutzo Étienne Scou-