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la plupart des problèmes que pose la civilisation contemporaine notamment en ses rapports avec l’expansion mondiale. Après le Congrès où le projet fut assez favorablement accueilli, je l’ai laissé dormir dans un tiroir ; puis l’ayant repris et le trouvant de nouveau conforme aux besoins des temps présents, je me prépare à le publier et à le faire discuter çà et là ; la discussion, de nos jours, est le vestibule indispensable de toute réalisation de ce genre.

On le voit, je n’ai donc rien abandonné de mes convictions et de mes espérances. Je demeure persuadé en 1908 comme en 1887 que la pédagogie sportive telle que la comprenait Thomas Arnold est le meilleur et le plus actif levier dont puissent faire usage les éducateurs de tous les pays en vue de former des adolescents solides au moral comme au physique.

Distribution des prix

s. m. la reine d’angleterre distribuant les prix

Entre temps, la question de l’enseignement secondaire a pris une acuité qu’elle n’avait pas encore en 1887. À cette époque, en France, je m’étais attaché à prouver qu’on faisait fausse route en reliant l’un à l’autre ces deux problèmes de l’enseignement et de la santé. Les perturbations physiques ne provenaient pas de ce qu’on travaillait trop mais de ce qu’on ne jouait pas assez. De même, les perturbations mentales observées par la suite ne proviennent pas de ce qu’on enseigne trop mais de ce qu’on enseigne mal. Cette fois il s’agit d’une maladie quasi universelle. Partout on se lamente — et partout on a raison de se lamenter — en face de ce fait essentiel et désormais reconnu que « la valeur intellec-