Page:Coubertin Cure Aviron 1928.djvu/10

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
10

à mon avis, n’exige une surveillance de soi-même aussi continue et aussi minutieuse. S’il se fondait un couvent ultra-moderne, je conseillerais au prieur d’établir l’aviron obligatoire comme entraînement à l’examen de conscience. C’est qu’il n’est guère d’exercice où chaque détail importe davantage : la position du corps, celle des mains et des pieds au moment de l’attaque, puis la franchise nette de celle-ci, la juste inclinaison du corps en arrière, la « tirée » des reins appuyée à point par la poussée des jambes, enfin la précision rapide du dégagement et tout aussitôt le retour du corps en avant, sans effort aucun, à la position d’attaque ; toutes ces phases successives multiplient les occasions d’imperfection, donc de redressement nécessaire. Le débutant est fort occupé à empêcher ses coudes de menacer le ciel au lieu de demeurer le long de son corps et ses pelles d’aviron de décrire d’énormes ellipses au lieu de rester en contact avec l’eau ; il a grand’peine à ne pas donner des coups de reins les bras raccourcis et à saisir cette