Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/101

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Comme on le voit, Jonvelle avait alors ses foires et ses marchés, et cela sans doute depuis que cette ville avait l’importance d’un chef lieu de châtellenie et de résidence seigneuriale. Les foires qui se tenaient dans nos villes et dans nos bourgs, étaient le principal moyen d’écoulement pour les produits indigènes, qui du reste étaient assez peu variés. Dans les foires comtoises connues le plus anciennement, on ne voit figurer que des draps, des bœufs, des chevaux, des porcs, des salaisons, de la toile, des cuirs, du fil, de la poterie, de la poix, de la cire et autres matières de moindre valeur ; c’était alors l’enfance du commerce et de l’industrie. Les arts mécaniques, les divers genres de fabrication, la production industrielle, la circulation des marchandises par les voies de terre et d’eau, toutes ces sources de la richesse publique ne se sont ouvertes pour nous que dans les temps modernes, ou plutôt ne sont devenues réellement fécondes que depuis la réunion définitive de notre pays à la France. Au moyen âge, la partie nord du comté de Bourgogne ne comptait guère que des forges, des salines, des verreries, des fabriques de poterie, des tanneries, des métiers à faire la toile et le droguet[1] ; et les produits de ces divers ateliers ne sortaient pas de la province ; car on ne voit nulle part dans nos chartes qu’ils aient été, avant le quinzième siècle, l’objet d’un commerce d’exportation[2].

  1. Dans notre province, c’est à Gray (1318) que fut établie la première manufacture de drap ou droguet. (MM. Gatin et Besson, hist de Gray, p36.)
  2. D. Grappin, essai sur les monnaies ; M. Lonchamp, Glanures, au mot Vellefaux.