Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/106

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cens à Villars. Que si ce qu’à Dieu ne plaise ! Son âme est encore liée dans les châtiments de l’autre vie, pour avoir ici-bas froissé la justice envers le prieuré, sciemment ou involontairement, soit par elle-même, soit par tout autre en son nom, l’abbé, le prieur et leur communauté lui font remise aujourd’hui de tous ses torts, autant qu’il est en eux ; et ils vont supplier le Seigneur de hâter son entière délivrance. Les donataires jouiront absolument comme ma mère et moi nous avons joui, excepté qu’ils ne pourront jamais rien aliéner de la présente donation, que de mon consentement ou de celui de mes héritiers (1264)[1]. »

Une charte de 1268, la dernière qu’Élisabeth nous ait laissée, nous apprend la mort de son fils. La mère du défunt, oubliant le passé et n’écoutant que la voix de la nature et de la religion, s’empressa de fonder à Clairefontaine des services funèbres pour lui et ses ancêtres, par une rente sur son four de Corre. Simon de Saissefontaine laissait deux fils, Guy et Simon, et deux filles, Elisabeth et Alix. Les quatre orphelins, à qui la succession de leur aïeule devait naturellement revenir, furent appelés par elle à ratifier cette donation, en présence d’Agnès, leur mère, de Pierre de la Fauche, leur oncle, et de Bertrand, curé d’Ormoy et doyen de Faverney[2]. Élisabeth de Jonvelle mourut peu d’années après. Mariée à deux seigneurs des plus distingués, l’un de Champagne et l’autre de Lorraine, elle avait fourni une carrière pleine d’années et d’illustration. L’empressement affectueux

  1. Preuves, années 1263 et 1264
  2. Archives de la Haute-Saône, H, 360.