Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/133

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de son château. Ces griefs remontaient au temps du seigneur défunt. En 1372, le châtelain de Jonvelle, Jean de Voisey, avait été arrêté par le bailli du comté, Jean de Montmartin, sans doute pour quelques méfaits de ce genre, et il n’avait recouvré sa liberté que sous la caution de ses amis, Richard de Blondefontaine, Jean de Cemboing et Guillaume de Montigny[1]. Quoi qu’il en soit, sur un prétexte aussi vague, le fief de Jonvelle fut enlevé à ses maîtres légitimes, pour être réuni provisoirement au domaine de la comtesse douairière de Bourgogne ; et la confiscation fut sentenciée à Dijon, pendant le séjour qu’elle y fit en revenant du comté. Immédiatement Philippe installa ses officiers dans la châtellenie, dont le capitaine fut Jean de Jussey, et le receveur Jean Millotet, trésorier de Vesoul.

La veuve de Jonvelle, Agnès sa fille et Philibert de Beauffremont son gendre, se voyaient donc chassés de l’héritage de leurs aïeux. Ils protestèrent énergiquement, encouragés dans cette attitude par la maison de Vergy, leur alliée, et surtout par deux autres mécontents Thomas et Jean de la Rochelle, aussi leurs parents. Ils avaient engagé leur fief à Jean de Vergy III, pour deux cents livres de rente, sans y être autorisés par le souverain ; et pour les punir de cette insubordination, le duc avait saisi terre et château, comme jadis Eudes IV en 1341. Ils se vengèrent sur ses fiefs de Comté, sur le duché même et sur le royaume, et la dame de Jonvelle passa pour leur complice. Poursuivant d’ailleurs une vieille rancune léguée par un père à ses fils, et qui datait

  1. Archives de la Côte-d’Or, Recueil, tome II, page 823.