Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/143

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Trémouille étaient devant Nicopolis, contre Bajazet, avec l’élite de la noblesse de France et de Bourgogne. Trahis par la fuite des Hongrois, écrasés par le nombre, ces preux chevaliers succombèrent presque tous, après trois heures d’une lutte désespérée. Du nombre des morts furent Guillaume de la Trémouille, Pierre son fils, Guillaume de Vergy, seigneur de Port-sur-Saône, Morey, etc., et le brave Jean de Vienne, que l’on retrouva sur un tas de cadavres turcs, étreignant encore, dans ses bras roidis par la mort, l’étendard de Notre-Dame de France (1396). Le comte de Nevers, le sire de Jonvelle et vingt-deux autres chevaliers, tombés vifs entre les mains du vainqueur, furent mis en liberté moyennant une rançon de deux cent mille ducats. Ils prirent par mer le chemin de la France ; mais Guy de la Trémouille succomba dans l’île de Rhodes (1397). Philippe le Hardi le pleura entre tous, et vers l’an 1400, il envoya chercher sa dépouille mortelle, par Guillaume de l’Aigle, un de ses chambellans[1]. Sans doute le duc, selon les intentions manifestées de son testament, le fit placer dans son propre tombeau, déjà préparé dans l’église des chartreux. Sept ans après, il y fut déposé à son tour.

Pendant que le sire de Jonvelle guerroyait, à la suite de Philippe le Hardi, contre les Anglais et les Flamands, Guy de Demangevelle conduisait une troupe de partisans contre le duc Charles de Lorraine. Cette expédition, entreprise au mépris du droit des gens et de la foi des traités, réussit fort mal : Guy fut fait prisonnier, avec Jean et Philibert de Raincourt et plusieurs autres gentilshommes.

  1. Essais sur L’histoire de Franche-Comté, II, 252, 263 et suiv.