Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/150

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verbal de leurs opérations et l’envoyèrent à la duchesse et au chancelier de Bourgogne, Jean de Courtivron.

Dans ces mesures répressives, Jean sans Peur n’avait d’autre but que de réunir les guerroyeurs autour de lui et de poursuivre, à la tête de forces imposantes, ses projets contre le parti des Armagnacs, qui tyrannisaient le roi et le royaume, et qui venaient d’attirer sur la France le désastre d’Azincourt (25 octobre 1415). En effet, l’année suivante, il marcha sur Paris avec une armée de soixante mille hommes, dans laquelle brillait l’élite des Bourgognes, entre autres le sire de Jonvelle à la tête de vingt gentilshommes et de trois arbalétriers[1]. Deux ans après, lorsque le duc, sentant la nécessité de combiner ses forces avec celles de la France contre les Anglais, eut songé sérieusement à se rapprocher du jeune dauphin, Jean de la Trémouille, Pierre de Beauffremont-Charny et les hauts barons du Comté, l’accompagnèrent à l’entrevue de Pouilly-le-Fort, où la paix fut conclue (août 1419). Mais les conseillers du prince royal, Armagnacs forcenés, avaient juré de venger la mort du duc d’Orléans par la mort du duc de Bourgogne. Sous prétexte d’une nouvelle conférence, on l’attira sur le pont de Montereau (10 septembre), où il se rendit sans défiance, avec Antoine et Jean de Vergy, Jean de Neufchâtel et sept autres gentilshommes. C’est là qu’il fut assassiné, sous les yeux du dauphin, malgré la courageuse résistance de sa petite escorte, qui fut arrêtée. Pendant que le crime se commettait, le sire de Jonvelle, à la tête de quelques centaines d’hommes,

  1. D. Plancher, III, 474.