Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/154

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La paix d’Arras, conclue entre la France et la Bourgogne (1435), sembla promettre un peu de repos à notre patrie. Mais, hélas ! que l’avenir répondit mal à ces belles espérances ! Avec les emprunts écrasants, les pestes et la famine, arrivèrent les Écorcheurs, dont les excès inouïs rappelèrent à notre infortuné pays tout ce qu’il avait souffert, dans le siècle précédent, de la part des Routiers. Les gendarmeries envoyées du duché contre ces brigands achevèrent elles-mêmes la dévastation, et méritèrent justement le nom de Retondeurs. Sur la frontière de Jonvelle, Thiébaud, bâtard de Neufchatel, Jean, bâtard de Vergy, et Galobre de Ponsac, retranchés dans leurs forteresses d’Amance, de Richecourt et de Fougerolles, se montrèrent les dignes émules des Écorcheurs et des Retondeurs, en ravageant les terres de Jonvelle, de Saint-Loup, de Luxeuil, de Fougerolles et du Val-d’Ajol (1438-1439). Bientôt après, le bâtard de Bourbon n’en fit pas moins autour de Champlitte et de Morey (1441). Les années suivantes, quatre mille aventuriers, conduits par le dauphin, qui fut depuis Louis XI, de si triste mémoire pour la Comté, passèrent et repassèrent dans les mêmes contrées, le fer et la flamme dans les mains. Rien n’égalait la furie de ces écorcheurs Armagnacs, ennemis nés du prince de Bourgogne. Ils attachaient les paysans aux branches des arbres et allumaient du feu sous leurs pieds. Le bâtard de Mailleroncourt fut couché sur le brasier pour être rôti, et il ne s’arracha des mains de ces forcenés qu’en payant une énorme rançon. Tous les monastères du pays, Luxeuil, Bithaine, Faverney et Clairefontaine, furent la proie de leur brigandage (1444). Quelques bandes