Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/183

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riche parti en épousant la princesse Anne de Bretagne, et Marguerite de Bourgogne fut laissée (1491). Alors le Comté fut attribué par l’archiduc à Philippe, son fils aîné, encore enfant ; puis il se mit en devoir d’en chasser les Français. Il arriva par Lure (27 novembre 1492), prit Faucogney, Amance, Jussey, Vesoul et à peu près tout le bailliage d’Amont. La province l’accueillit comme un sauveur[1]. Enfin le roi de France, occupé de son projet de conquête sur Naples, conclut avec Maximilien le traité de Senlis (23 mai 1493), en vertu duquel il retira ses troupes et ses officiers de notre province, et abandonna toutes ses prétentions sur les comtés de Bourgogne et d’Artois et sur le Charolais. Dès lors la Franche-Comté fut libre de la domination française, jusqu’à la conquête de Louis XIV, excepté cependant quelques places, telles que Jonvelle, que les ennemis gardèrent jusqu’en 1495. Peut-être cette occupation prolongée fut-elle motivée par les rigueurs de Maximilien ; car, moins généreux que Charles VIII, malgré les clauses du traité de Senlis, il confisqua tous les biens des nobles qui avaient été contre lui[2], à commencer par la terre de Jonvelle, qui fut reprise à Georges de Craon et rentra dans le domaine du souverain, pour n’en plus sortir. Les sires de la Trémouille l’avaient possédée depuis 1378, à part vingt-neuf ans d’interruption (1451-1480). Dix-sept ans plus tard, leur expulsion de cette seigneurie fut justifiée par une sentence juridique, dont nous parlerons en son lieu ; toutefois ils

  1. Gollut, col. 1415 et 1416 ; Dunod, Nobiliaire, p. 412.
  2. Gollut, col. 1420.