Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/205

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Comté, la cour d’Espagne n’avait point pris d’autre mesure que le traité de neutralité, pour le défendre soit contre les ennemis du dedans, soit contre les périls du dehors. Nous verrons pareillement, à la fin de ce siècle et dans la guerre de dix ans au siècle suivant, notre malheureuse patrie aussi dépourvue de défense, aussi abandonnée à elle-même,aussi victime de l’incurie ou plutôt des embarras de son souverain.

Le 24 mars, Wolfgang était campé à Conflans, dans l’intention de passer la Saône à Port ou à Conflandey. Mais, apprenant que le gouverneur de la province, François de Vergy, l’y attendait avec cinq cents cavaliers pour lui disputer le passage, il tire droit à Jussey ; et pendant tout le mois d’avril, son armée, contenue dans le Comté par l’armée royale de France, promène impunément ses ravages dans les environs de Purgerot, Port-sur-Saône, Ray, Morey et Membrey, saccageant et brûlant les villages et les églises, tuant tout ce qui résistait et emmenant prisonniers ceux de qui il espérait quelque rançon. Cependant les habitants de Semmadon, plus heureux qu’en 1339, firent une si courageuse défense, secondés par le sieur d’Eternoz, que l’ennemi fut repoussé, laissant plusieurs morts sur la place et plusieurs prisonniers entre leurs mains[1]. Mais l’abbaye de Cherlieu subit le même sort que celles de Luxeuil, de Faverney, de Bithaine et de Clairefontaine. Les dévastateurs y

  1. D. Grappin, ibid., p. 58, et Preuves, p. 9.