Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/247

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Brachy périt à la même époque, victime d’une violence individuelle : il tomba sous le fer d’un assassin français, nommé Salins, qui fut arrêté plus tard à Blondefontaine, ensuite amené aux prisons de Jonvelle et livré à la justice du parlement. La compagnie de Brachy fut donnée au jeune Bresson, son beau-frère, dont le père était commissaire et surintendant général des vivres militaires[1].

Le parlement se laissait donc endormir par les assurances d’une paix fallacieuse, et se reposait aveuglément sur le dernier traité de neutralité, conclu en 1610 pour vingt-neuf ans. Sécurité fatale ! Déjà Richelieu avait rompu avec l’empereur et avec l’Espagne. Les Français occupaient l’Alsace, la Ferrette, le Montbéliard et la Lorraine. Enveloppée de ses ennemis, isolée de tout appui, la Franche-Comté semblait au cardinal une proie assurée, quand il fit avancer contre elle deux armées, celle du prince de Condé pour l’attaquer par Dole, et celles du maréchal Caumonts de la Force et de Bernard duc de Saxe-Weymar, pour la menacer et la contenir en échec sur la frontière de Jonvelle. L’armée de Bernard portait le nom d’armée suédoise, quoiqu’elle ne fût composée que de troupes allemandes, parce que le prince avait été connu d’abord pour l’un des chefs du parti suédois, ennemi de la maison d’Autriche et de la ligue catholique d’Allemagne. En juin 1635, Caumonts poussa dans le bailliage de Luxeuil jusqu’à Lure. Charles IV de Lorraine,

  1. Corresp. du parlem., B, 792, Gray, 4 mai ; Bresson à l’archevêque. Jean Bresson, le commissaire, était fils de Jean Bresson, premier échevin le Jonvelle, mort en 1628, et de dame Nicole Bresson. Cette famille fut anoblie vers la fin du xviie siècle.