Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/248

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qui servait l’empire et l’Espagne dans le Comté, depuis que Louis XIII lui avait pris son duché, fut chargé de tenir tête au maréchal et de le chasser de la province. Pour l’aider dans cette opération, le feld-général Gallass lui fit passer du Porrentruy quelques régiments de cavalerie allemande, hongroise et croate, qui donnèrent au pays la mesure de ce qu’il devait attendre de tels auxiliaires. Après avoir expulsé les Français, ils restèrent eux-mêmes sur les bras des Comtois, pires que des ennemis. Les troupes du colonel Colloredo, logées à Faverney et dans le voisinage, courant en partis de trois ou quatre cents chevaux, commirent des excès inouïs, pillages, meurtres, viols, incendies et sacrilèges, que leurs chefs étaient impuissants à réprimer. Trois villages furent saccagés près de Vesoul, et dans une église, les Allemands arrachèrent le calice des mains du prêtre célébrant. Il fallut armer les milices nationales contre ces cruels alliés. Le vieux capitaine Warrods, surnommé le Gaucher, l’un des échevins de Port-sur-Saône, eut le bonheur de repousser leurs tentatives contre ce bourg et contre Conflandey, dont ils voulaient forcer les passages afin de porter leur insatiable avidité sur les gros villages de Chargey et de Purgerot, qu’ils voyaient de loin s’étaler sur le flanc des coteaux opposés. Mais, hélas ! Ce n’était que partie remise : l’année suivante devait ramener à ces rives de la Saône, non quelques escadrons, mais d’innombrables armées de ces alliés dévastateurs. En même temps qu’on les faisait charger par la force publique, la cour de Dole en écrivit à Gallass, pour le supplier de punir son lieutenant, ou du moins de le rappeler à une meilleure conduite. « Pourtant,