Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/284

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péniblement les rudes chemins de la montagne[1].

Quoique munitionnés de viande comme d’autres vivres par le commissaire Bresson, les impériaux chassaient devant eux des troupeaux entiers de bœufs, de vaches et de moutons, enlevés de toutes parts. Fuyant leur approche, les habitants de ces rives de la Saône s’étaient réfugiés, avec leur bétail, comme leurs prédécesseurs et leurs ancêtres de tous les âges, au sein des profondes forêts qui couvrent les plateaux et les versants, sur les territoires de Chargey, Purgerot, Port-sur-Saône, Arbecey, Combeaufontaine et Scey-sur-Saône. Mais cet asile était trop voisin cette fois des marches et des stations allemandes, pour ne pas être violé : aussi les malheureux paysans, traqués de toutes parts, éprouvèrent-ils les rapines et les cruautés commises partout sur le passage de ces gendarmeries étrangères. Jusque là cependant, Bauffremont, Jean Clerc et Bresson, de bonne foi sans doute, ou du moins sans trop mentir, avaient pu vanter la discipline que Gallass maintenait de son mieux dans une multitude composée d’éléments si divers et si difficiles[2]. Mais il ne fut pas longtemps maître

  1. Preuves, 16 septembre, le baron de Scey à la cour.
  2. Corr. du parlem., B, 786 et -787. « L’armée est conduicte très régulièrement et pollicée rudement ; Gallass et ses officiers ménagent le pays. » (Jean Bresson à la cour ; Saulx, 10 septembre, et Conflandey,13 septembre, aux Preuves.) « M. le baron de Scey, le bailly Clerc, Bresson et quelques autres, nous avoient dit merveilles de la bonne discipline de l’armée impériale. » (La cour aux conseillers Matherot et Brun, à Gray, 23 septembre.) Mais à l’Isle, déjà ils avaient vendangé les vignes à peine mûres, pillé les bourgeois volé le bétail et cent cinquante chevaux du voisinage. (Durand officier de Baume, à la cour, 19 septembre ; plaintes de la cour à Gallass, 9 septembre.)