Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/289

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territoire français de souffrir tous les malheurs de la guerre, autant de la part de ses propres armées que de celles de la Comté ; car les Suédois traitaient le Bassigny comme les impériaux notre province. Or, une situation aussi défavorable, qui tenait la France ouverte à l’invasion la plus formidable, était la faute du prince de Condé, que le duc Bernard et le cardinal avaient attendu deux jours à Langres (7 au 9 septembre), pour y tenir conseil de guerre avec lui. Aussi Weymar disait-il dans son impatience : « Le temps que nous perdons ici coûte au roi plus de cent mille écus par jour. » En effet, ces retards, donnant l’avance à Gallass, lui avaient permis de saisir le terrain que l’on se proposait d’occuper, et par suite les forces françaises étaient rejetées sur la ligne de Fontaine-Française, Montsaujon, Coiffy, Laferté et Bourbonne[1].

Lamboy, posté à Jussey avec quatre mille chevaux, couvrait cette frontière et poussait des courses en France, avec une audace et un acharnement inouïs. Dès les premiers jours, il surprit le château de Pressigny, où se trouvaient abritées en abondance des munitions de guerre et de bouche, qui furent vendues aux Comtois. Ensuite, Forkatz l’ayant joint avec ses Croates, et Clinchamp avec un escadron lorrain, ils rançonnèrent ensemble et brûlèrent tout le Bassigny, jusqu’aux portes de Langres, à la barbe de la Valette[2]. Mais au retour de ces expéditions, ou dans les cas d’insuccès, les villages de la {{noir|[[w:prévôté |

  1. Béguillet, II, 46 ; Journal de Macheret, fol. 15 17, 14, et passim.
  2. Béguillet, 47.