Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/296

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et de mille hommes de cavalerie, la plupart vieux guerriers de grande expérience et d’insigne valeur, mais traînant derrière eux, comme les autres milices d’outre-Rhin, plus de femmes et de valets qu’ils n’étaient de soldats. Quand ils quittèrent l’étape de Luxeuil, il y restait cinq mille quatre cents rations de pain préparées pour eux. Pour les faire partir à leur suite, Bresson ne put trouver un seul cheval au pays, ni même obtenir ceux de l’armée, et les munitions demeurèrent à Luxeuil en consignation, pendant que les régiments s’acheminaient vers la Saône[1]. Les ponts de Conflandey et de Port tremblèrent de nouveau sous le passage de ces bandes étrangères, devant lesquelles les malheureux habitants de nos pays vingt fois désolés s’enfuirent encore dans la profondeur des forêts.

A l’approche de cette division, Gallass, dont l’entrée en France était réclamée à cor et à cri par le parlement, au nom de la province écrasée, n’avait plus de prétexte pour différer l’expédition. Il tint conseil de guerre au château de Suaucourt, où il réunit le duc de Lorraine, les barons de Scey et de Ville-sur-Illon[2] et quelques autres représentants de la cour, avec les chefs de ces

  1. Preuves, Luxeuil, 15 octobre
  2. Charles de Livron, premier officier et gentilhomme du duc de Lorraine, parent de Charles de Livron, marquis de Bourbonne.