Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/302

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Lamboy suivait Mercy avec quatre mille chevaux, et se trouvait du côté de Morey quand les Croates fugitifs lui apportèrent la nouvelle de l’échec de Jussey. Aussitôt il monte à cheval et arrive sur les Suédois. Tourbadel se retranche aux Capucins et s’y défend longtemps, jusqu’à ce que Weymar lui-même vienne le dégager. Lamboy les poursuivit dans leur retraite sur Coiffy, et plusieurs fois le duc de Saxe fut obligé de faire volte-face l’épée à la main. Mais enfin une brigade de mille chevaux vint à sa rescousse ; les impériaux tournèrent bride et rentrèrent dans leurs quartiers, auprès de Gallass[1]. Sur la fin de la semaine, les habitants fugitifs de Jussey étaient revenus à leurs foyers. Mais aucun d’eux ne voulut se reconnaître solidaire de la composition faite avec les Suédois, et la rançon ne put être fournie dans le délai convenu. Furieux de ce manque de parole et bravant le voisinage de Gallass, les Suédois reviennent à la charge, avec quatre pièces de canon et des forces considérables (24 novembre). Comme il ne se trouvait plus rien à prendre à Jussey que les cloches, qu’ils ne pouvaient emporter, ils livrent aux flammes tout ce qui avait échappé à l’incendie du 12 septembre[2]. Puis ils font mine de manœuvrer pour marcher contre les impériaux[3]. C’était une ruse de guerre : rebroussant chemin subitement, ils tournent sur Jonvelle, qu’ils convoitaient depuis si longtemps, surtout depuis que Gallass en avait fait son principal magasin. La place était presque sans garnison, et

  1. Béguillet, II, 288, 239.
  2. Journal de Macheret, fol. 18, verso.
  3. Corr. du parlem., B, 792 ; Besançon, 29 novembre, Buson à la cour.