Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/305

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infatigable, se vit détrousser en chemin par une de leurs bandes rapaces[1].

Le 6 janvier (1637), Gallass campait à Colombier. C’est là que les barons de Scey et de Voisey, députés par la cour, s’abouchèrent avec lui et avec Toréguso, général de l’artillerie royale (11 janvier), afin de régler le contingent des troupes étrangères à laisser pour la garde de la province et les quartiers qu’elles devraient occuper. D’après leurs instructions, les commissaires ne voulaient que six mille hommes pour soutenir les milices du pays et le corps de Lorraine. Mais Gallass prétendit nous laisser dix mille impériaux, sans compter les gens du roi : « Tels sont les ordres, ajouta-t-il avec humeur, que je viens de recevoir aujourd’hui même de Sa Majesté le roi des Romains. Vous accepterez ce chiffre, ou bien je ne vous laisserai pas un seul mousquetaire. » Bauffremont et Voisey répondirent avec une patriotique éloquence : « Nous rendons grâces à la sollicitude paternelle de nos bien-aimés souverains et aux services de leurs armées. Mais la province est ruinée par la guerre, ruinée par la peste et la famine, suites de la guerre ; et c’est notre fidélité au roi qui nous a valu ces trois fléaux. Voilà bientôt cinq mois que la Franche-Comté nourrit les armées de secours, montant à 30,000 hommes de pied et 50,000 chevaux, avec une suite de plus de 600,000 bouches. Assurément le roi ne veut pas qu’elle périsse écrasée sous le faix ; il est temps de la soulager : c’est l’intention des ambassadeurs de Leurs Majestés[2]. » Le général

  1. La cour à Gallass, pour lui demander réparation de ce dommage, 6 janv.
  2. Le marquis de Castagneda, ambassadeur de l’empereur, et le comte d’Oignate, ambassadeur du roi d’Espagne