Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/308

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et enlevés par l’ennemi. Ils refusèrent donc énergiquement Lure, Bussang, Passavant, Jonvelle et Morey, comme étant les plus exposés de tous les postes. Enfin, ils acceptèrent Jonvelle, où Furnimont logea Bornival avec un régiment de Croates. Les places de Richecourt, Magny, Jussey, Gevigney, Bougey, Chauvirey, la Rochelle, Suaucourt, Artaufontaine, Montot, Champlitte[1], Gatey, et dans l’intérieur, Mailley, Cussey, Baume et Marnay, eurent pareillement leurs garnisons allemandes, de cinquante à deux cents hommes, dont les quartiers furent étendus chacun à vingt ou trente villages des alentours, les abbayes seules exceptées. Les alliés voulurent un aussi vaste rayon de parcours, afin d’y trouver de quoi vivre ; car la contrée avait perdu plus de la moitié de sa population : plus de quatre cents villages d’Amont étaient brûlés et déserts, le plus grand nombre de leurs habitants étant morts de la peste ou de la faim, ou par les sévices de la soldatesque, et les autres s’étant retirés dans les bois, « se croyant plus assurés avec les bêtes fauves qu’avec les hommes. » Si l’on n’eût donné aux étrangers le nombre de villages demandés, ils menaçaient de courir et de ravager toute la province.

Les barons de Bauffremont et de Voisey n’eurent pas moins de difficultés avec le duc Charles, pour les quartiers de ses trois mille et quelques cents hommes. Ils furent

  1. Lorsque le colonel Mendre se présenta aux portes de Champlitte avec son régiment, les habitants refusèrent de le recevoir et en écrivirent à la cour, exposant que le séjour de Gallass leur avait coûté 25,000 rations, 7,300 mesures de blé, 50 muids de vin, leurs vendanges et tous leurs fourrages. Mais on leur répondit que les autres localités étaient aussi épuisées qu’eux-mêmes, et ils durent s’exécuter. (Corr. du parlem., B, 794, 25 janvier.)