Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/314

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furent continuées et les mêmes tentatives essayées, par ces braves défenseurs de la Comté, sur Vellexon, Seveux, Savoyeux, Dampierre, Montureux et Beaujeu. Les habitants d’Autet, de Mercey et de Quitteur s’étaient retirés avec leur bétail derrière une colline, dans une île de la Saône appelée la Vaivre d’Autet, comme dans un asile plus assuré que des murailles. Vain espoir ! Pendant une nuit obscure, cavaliers et fantassins, Allemands et lorrains, passent à la nage le bras de rivière, et se ruent, en poussant des cris furieux, sur cette multitude impuissante, qui leur tira bien au hasard quelques coups de mousquet dans l’eau, mais sans pouvoir empêcher l’abordage. Alors commence dans les ténèbres une scène d’horreur indescriptible. Aux féroces hurlements des brigands répond l’immense clameur d’hommes, de femmes et d’enfants réveillés en sursaut. Les braves résistent courageusement pour défendre les femmes contre les outrages des profanateurs, et ils sont tués avec elles, à coups de crosses, de sabres et de pistolets. Le reste fuit, emportant les enfants dans les bras : ils se jettent dans les flots, qui les entraînent pour la plupart, ou dans les barques et les nacelles, qui ne les sauvent pas mieux ; car la précipitation et la surcharge les font bientôt couler bas. Restés seuls sur le terrain, avec les bestiaux, nos glorieux vainqueurs repassent la Saône et se retirent du côté de Beaujeu, chassant devant